Les armées allemandes continuent leur rapide progression en direction de
PARIS et approchent d'AUTRECHES.
A quelques kilomètres de leurs éléments avancés, mêlés à de nombreux fugitifs
des régions envahies, des éléments de l'arrière-garde anglaise traversent
AUTRECHES. Les soldats ne s'attardent pas, et, après une courte halte, partent
le soir même en bon ordre et en chantant un hymne guerrier.
LUNDI 31 AOÛT 1914
Pendant 5 à 6 heures, sans discontinuer, les colonnes allemandes traversent
AUTRECHES , les premiers arrivés sont reçus cordialement, on leur offre même
fréquemment de quoi se nourrir et se rafraîchir.... certains habitants les ont
pris pour des anglais ! L'arrivée des cavaliers avec leurs longues lances met
fin à la méprise.
Une partie de la troupe passe la nuit dans les maisons du village et le
lendemain reprend sa marche sur PARIS.
MARDI 1er SEPTEMBRE 1914
Le 5ème Corps Allemand commandé par VON LOCHOW passe l'AISNE à VIC sur AISNE.
LE RECUL ALLEMAND ET LE DÉBUT DE LA BATAILLE D'AUTRECHES LA REPRISE D'AUTRECHES
Battues sur la Marne les premiers jours de Septembre, les armées allemandes se
replient.
VENDREDI 11 SEPTEMBRE 1914
Le 35ème R.I. traverse l'Aisne à VIC, occupe SAINT CHRISTOPHE,HAUTEBRAYE, tandis
que le 42ème R.I. et le 60ème R.I. occupent le même jour BONVAL et la ferme de
MOUFFLAYE qui est incendiée.
L'artillerie allemande à La Croix Saint Léocade retarde l'avance par de violents
bombardements.
LUNDI 14 SEPTEMBRE 1914
La 14ème division d'infanterie et la 28ème brigade attaquent;
leur objectif est de prendre pied sur la montagne de CHEVILLECOURT.
Le 35ème prend CHEVILLECOURT à 6 heures du matin, la fouille de toutes
les maisons lui permet de faire une quinzaine de prisonniers. Ses éléments
avancés arrivent à 2 kms de MORSAIN tandis que le gros de la troupe occupe
MASSENANCOURT mais ne parvient pas à prendre pied sur le plateau où les
allemands se sont solidement retranchés cote 151.
Le 42 ème arrive sans grande difficulté à AUTRECHES en passant par la FOLIE, il
pousse jusqu'au bout de VAUX et atteint même la bifurcation des routes (où se
trouve aujourd'hui le hangar de M.PAMART). Isolé il se replie sur AUTRECHES
après avoir repoussé une contre attaque allemande sur MASSENANCOURT. Le 60ème,
lui, est empêché d'avancer et livre combat à BONVAL et à SAINT-CHRISTOPHE. Ses
pertes du jour sont de 4 morts, 57 disparus et 124 blessés.
Les allemands contre-attaquent sans cesse, repoussant les français dans le ravin
de BONVAL, leurs charges aux cris de Hurrah-Hurrah s'entendent jusqu'à VIC.
LES 15, 16 et 17 SEPTEMBRE 1914
Le 60ème attaque à nouveau mais plus à l'est cette fois, son 1er bataillon
occupa la partie d'AUTRECHES que le 42ème avait abandonnée la veille, le 3ème
occupe MASSENANCOURT et le second CHEVILLECOURT.
Le 308ème R.I. appuyé par le 42ème essaie de prendre pied sur le plateau avec
comme objectif : LE TIOLET. Les pertes sont lourdes : 15 tués et 133 blessés ou
disparus sans que le but soit atteint. Même situation pour le 219ème R.I. qui
attaque sans succès et avec beaucoup de pertes entre MOULIN et AUTRECHES.
Les combats commençant à être acharnés et les pertes sévères, de nombreuses
ambulances provisoires et des postes de secours sont installés à la Mairie ( à
l'époque sur la place de l'Église ) et dans les granges de la ferme du Château
ainsi que dans les maisons DESBOVE, HICBACQ, FONTAINE, COLLIGNON, LEPIERRE. La
nuit venue les blessés sont évacués à VIC.
Le curé d'AUTRECHES, l'Abbé VERDIER, assis sur une botte de paille dans la
grange de Mme VATEL n'en finit pas de confesser les soldats voulant mettre leur
conscience en règle avant de monter au feu, aussi finit-il par absoudre
collectivement toute la troupe.
Il devient maintenant évident que les allemands s'arqueboutent au terrain et
qu'ils n'entendent plus reculer. L'élan de la reconquête est brisé et pour la
première fois les combattants commencent à creuser des trous individuels pour se
protéger.
C'EST DANS CES CONDITIONS QUE VA S'ENGAGER LES JOURS SUIVANTS LA BATAILLE D'AUTRECHES.