Les guerres et les invasions
étrangères n'épargnèrent pas AUTRECHES au cours des siècles.
Sans parler des deux dernières guerres que chacun a en mémoire, AUTRECHES vit
passer au siècle précédent les Hussards prussiens en Septembre 1870, et mars
1814 les Cosaques du Major Comte de WITT, qui y firent étape et dont les feux de
bivouac se voyaient très loin à la ronde.
Mais les guerres civiles causèrent également de grands troubles notre région.
Ainsi, au milieu du XVIIème siècle, seigneurs frondeurs et troupes fidèles au
Roi s'affrontèrent durant des années.
Jean Colas COMMELIN l'un des dix
gentilshommes de la Maison du roi, raconta le pillage " d'AUTRECHES en
SOISSONNAIS " par les soldats du Régiment de Picardie, en Décembre 1653, ses
parents ne durent alors leur salut qu'à une fuite précipitée, revêtus de leur seule
chemise.
Deux ans plus tard ce fut au tour de SACY d'être ravagé; SACY, dont les
habitants, soucieux de préserver leurs biens les plus précieux ,en ces temps
d'insécurité, les avaient mis en sécurité - tout au moins le pensaient-ils -
dans la demeure de Jean PECHENART. PECHENART était en effet un homme de guerre
servant comme Lieutenant au Régiment du comte de LAMBETH qui avait épousé les
causes des princes frondeurs.
Leur calcul s'avéra mauvais; en effet 500 à 600 cavaliers des armées du Roi,
commandés par les Maréchaux DE TURENNE et DE LA FERTE vinrent au hameau qu'ils
pillèrent tant et plus, s'acharnant tout particulièrement sur la demeure de
PECHENART.
Cette véritable razzia terminée, les soldats du roi s'en prirent aux habitants
qu'ils dépouillèrent et contraignirent à abandonner leurs maisons " nus et en
chemises " pour se réfugier à VIC afin d'éviter des traitements encore plus
cruels.
Un fermier, Jérôme CARRIERE, avait été, lui , épargné, car plutôt que de se
mettre sous la protection de PECHENART, il s'était placé sous la sauvegarde du
Maréchal d'ESTREES, le seigneur de COEUVRES et tout puissant gouverneur de l'ILE
DE FRANCE.
Néanmoins, cette protection fut de courte durée, puisque quelques jours après le
pillage, les cavaliers revinrent et cette fois ne le ménagèrent pas plus qu'ils
ne l'avaient fait des autres habitants, enfonçant les portes de sa maison,
s'emparant de ses meubles et de ses hardes, battant ses grains.
Il ne dut lui-même d'avoir la vie sauve qu'à une fuite précipitée à AUTRECHES
chez le Commandant des CHEVAU-LEGERS du Cardinal de MAZARIN à qui il conta sa
mésaventure. Celui-ci mit alors à sa disposition une garde armée de cinq hommes
de sa compagnie, qui cantonnèrent un mois et demi à SACY afin de protéger ce
malheureux sujet du Roi.